Semaine 6
Lundi 24
Réunion des coordonnateurs. La parole est ouverte mais ouvrir la parole n'est pas une garantie de dialogue. La gestion de la réunion n'est pas aisée. Parfois le non-dit se dispute avec le clanisme, ou le narcissisme, c'est selon.
Mardi 25
Je viens passer la matinée sur le groupe 6. A la demande de la coordonnatrice, qui m'avait demandé en début de stage de réaliser des portrait des résidents, histoire de rafraîchir ceux déjà faits. Il m'aura donc fallu du temps pour y revenir. Pour me sentir de photographier les résidents de ce groupe. De les regarder paisiblement, de toucher leur humanité.
Ce groupe accueille des personnes très lourdement handicapées, toutes soit en chaise, soit en fauteuil moulé, soit alitées et même sondées. Des corps parfois recroquevillés, des visages tendus, des regards égarés, des mains sans but apparent.
La demande est donc : faire des portraits sympas … On va voir. A tout à l'heure.
(...photos...)
Ce n'était pas évident. Mais le temps a fait son œuvre, je vois l'humanité dans leurs yeux, sur leur peau, dans leur regard qui, parfois, hurle. Et sourit. La parole n'est pas sur les lèvres mais sur tout le corps.
Vendredi 27
C'est au tour du groupe 4 d'accepter mon regard. Vivent ici quelques personnes dites trisomiques, d'autres souffrent d'affections moins identifiables à mes yeux inexpérimentés. Certaines marchent, d'autres se déplacement dans des fauteuils. Leur bouches émettent des sons. Toutes souhaitent vivre, intensément. Leur gestes sont désordonnés. Pour moi sans doute.
Je suis en stage d'observation. Je prends des photos, sans doute un moyen détourné mais efficace pour voir, découvrir, comprendre.