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VideCrâne
11 juin 2009

lettre à Gérard Filoche

Bonjour

 

Je ne suis hélas pas aussi optimiste que toi sur la possibilité réelle d’un réveil du PS. Sur sa nécessité absolue, urgente, vitale on est d’accord, bien sûr, mais sur la possibilité que le PS revienne à gauche, j’en doute. En tous cas pas avant les prochaines échéances électorales.

Les appétits de certains sont devenus trop grands. Appétits de pouvoir, un pouvoir obtenu d’ailleurs grâce à de nombreux militants séduits par la dérive social-libérale du parti. Cadres et militants sont coresponsables de cette dérive. Et par conséquent de l’éloignement du parti de ce qui aurait du toujours être la base de l’électorat : les ouvriers, salariés, les précaires, les exclus, les habitants des « cités », des régions fragiles qui ont un besoin vital de pouvoir s’adresser à des responsables politiques proches de leurs préoccupations quotidiennes, de leurs soucis de fin de mois, de leur surendettement, de la scolarité de leurs enfants, de leur santé … Et qui ont besoin d’entendre ,et surtout de croire, que ces responsables politiques ont une vision de la société avant que d’être des machines électorales.

J’ai toujours défendu le personnel politique (et même de tous bords), considérant que dans leur grande majorité les élus sont des gens honnêtes. Je continue de le penser. Cependant dans les discussions que je peux avoir depuis longtemps avec des « gens » au gré de mes tentatives de militantisme actif, l’argument selon lequel les politiques ne sont présents que lors des élections est une constante. Et cela n’épargne pas les élus de « gauche ».

Ainsi le terme « gauche » n’a même plus cette vertu de caractériser un élu comme proche des gens.

Que reste-t-il alors au PS pour se distinguer ces dernières années des partis de droite français ? Ben … rien. Jusqu’au dernier scrutin on aurait pu imaginer que le travail de sape démocratique de l’UMP et de sa force médiatique avait escamoté la réalité de la représentativité du PS. Depuis le 7 juin cela est devenu une triste, une désolante réalité : le PS ne propose rien de mieux aux Français que l’UMP… C’est navrant et dramatique pour les ouvriers, salariés, les précaires, les exclus, les habitants des… et pour la démocratie.

Comment peut-on avoir élu un tel Président de la République ? Eh ben c’est parce qu’il n’y avait rien de mieux, de moins pire en face. Et il ne s’agit pas seulement de personne, mais aussi de proposition politique, de programme.

Être obligé, quand je me déclare de gauche, de rajouter « réellement », puis de préciser « Parti de Gauche » produit toujours en moi le même début de colère. Colère rouge de voir la notion même de gauche politique usurpée par ceux-là même qui devaient la porter ; colère noire en pensant à tous ceux qui n’ont plus qu’à se tourner vers la droite, ou vers un aréopage improbable d’écologistes et autres centristes en mal de mandat européen, pour espérer une amélioration de leur conditions de vie, en pure perte évidemment, alors qu’ils auraient voulu voter à « gauche » ; colère irrépressible d’avoir du quitter le PS après l’infâme reniement idéologique qui a poussé des irresponsables à passer des accords avec les libéraux, capitalistes de tous poils et demander à voter ce Oui de triste mémoire au traité de Lisbonne.

Le PS a perdu son âme. Certains de ses responsable déclarent même SANS HONTE qu’il faut supprimer le mot socialisme du nom du parti … Et ils se plaignent de se prendre des branlées aux élections ? Que ceux rejoignent le Modem sans tarder, ça éclaircira la situation. Qu’ils aient enfin le courage de le faire. Et alors Jaurès reconnaitra les siens. Et les électeurs aussi.

Je n’ai pas eu ta patience de rester au PS en espérant qu’il revienne à gauche. J’ai rejoins le Parti de Gauche, ou les idées de gauche ont un bel avenir devant elles. Sans honte, sans complexe, avec un programme politique de gauche, des comportements politiques dignes de la mission honorable de cette activité : l’intérêt général en tête.

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